Gerard Mortier laisse l’opéra orphelin

Gerard Mortier1

Gerard Mortier est décédé. Ce grand monsieur du monde de l’Opéra, directeur de l’Opéra national de Paris de 2004 à 2009, laisse beaucoup de regrets derrière lui. Lui qui a permis au public parisien parfois trop conservateur de découvrir de si grands noms, Warlikowski, Marthaler, Haneke… Une ribambelle de grands metteurs en scène qui ont créé à Paris, les uns après les autres, des spectacles inoubliables…

On se souviendra longtemps de Gerard Mortier, ce grand personnage, d’apparence si humble pourtant dans son désir de communier avec le public, qui arrivait un peu essoufflé sur la scène de l’opéra pour présenter, avec sa voix chantante, les oeuvres qui lui tenaient à coeur. Il avait la capacité de dire, avec des mots très simples, l’abyssale profondeur métaphysique des pièces qu’il avait choisi de mettre à l’affiche. Et cette grande simplicité donnait l’impression que tout, dans la vie, pouvait se dire aussi simplement, que tout, dans la vie, pouvait se résoudre aussi facilement, que tout, dans la vie, pouvait s’expliquer ainsi, avec un micro, sur l’avant-scène d’une salle d’opéra. Ce qu’il montrait sur les scènes de Bastille et de Garnier, c’était une stimulante et passionnante envie de se frotter à la complexité, à la difficulté, à la quête du sens. L’opéra n’était pas réservé à une élite de connaisseurs, mais au public le plus large, à un public avec lequel il fallait parfois lutter – et les discours de Gérard Mortier n’étaient pas dénués de cette conscience-là -, à un public que Gérard Mortier savait, malgré tout, rallier à sa cause, celle de l’art et de la subversion, à un public qui lui est profondément reconnaissant.

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